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Révolution et destins personnels

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22 avril 2011

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14 juin 2010

Le marquis de La Fayette

Entre 1757 et 1773 : Marie Joseph Gilbert Motier, dit Le marquis de la Fayette est Né à Chavaniac, Auvergne (France) le 06/09/1757.

Issu d'une famille d’ancienne noblesse, dés l'âge de 13 ans il se retrouve orphelin mais fortuné et fut élevé par ses tantes.
 

         La Fayette avait  17 ans lorsqu’il refusa une charge de la cour qui lui aurait assuré une vie confortable pour poursuivre une carrière militaire comme son père. Il entre à la maison militaire du roi en 1772.

 

Entre 1777 et 1783: Parti aux États-Unis pour la cause des colons américains pendant un certain temps où il participe à de nombreux combats comme, La guerre déclarée à l'Angleterre, la défense de la Virginie et à la victoire de Yorktown. 

En attendant Le 3 septembre 1783, où le traité consacré à l'indépendance des Treize Colonies anglaises d'Amérique du Nord, qui sera signé à Versailles, La Fayette décida de revenir en France. A son retour, il est désormais converti aux idées démocrates notamment en raison de son amitié avec Benjamin Franklin et George Washington (ce dernier qu’il considère comme un père).

Entre 1788 et 1790 (son apogée) : Le 17 février 1788, le noble et fortuné marquis va créer avec Brissot et l'abbé Grégoire la Société Ami des Noirs, pour l'abolition de la traite et de l’esclavage.

La Fayette est élu député de la noblesse de Riom pour la réunion des Etats généraux qui a eu lieu le 5 mai 1789.
Dès le 11 juillet 1789, à l'Assemblée nationale, il présente un projet de Déclaration européenne des droits de l'homme et du citoyen (dont s'inspirera le Bill of Rights américain de décembre 1791).
Le 13 juillet, il est élu vice-président de l'Assemblée et le 15 juillet, prend la tête de la garde nationale.
Le 17 juillet, il invite ses troupes à adopter une cocarde tricolore (mais est-ce l’hasard qui fait qu’on y retrouve les trois couleurs de la bannière américaine?).   
   
Malheureusement, il ne tarde pas à être tiraillé entre son obligation de protéger le roi et son désir de faire progresser les idées libérales de la Révolution. Ce qui s'est vu le 5 octobre 1789 puisqu’il s’est montré maladroit dans la défense du Château de Versailles mais pour autant reste l’homme de confiance du roi.
 Le marquis de La Fayette, surnommé «Héros des Deux Mondes», est au sommet de son heure de gloire le 14 juillet 1790, à l'occasion de la Fête de la Fédération, (fête qui commémorent le premier anniversaire de la prise de la bastille) quand il prête serment devant le roi au nom de la garde nationale.


Entre 1791 et  1800 : La Fayette est définitivement discrédité auprès du peuple le 17 juillet 1791.
La Fayette donne l’ordre de tirer sur les manifestants du Champ de Mars, venus demander la déchéance du roi.
Cet événement entraîne une crise politique.
Le 10 août 1792 Au terme d'une journée sanglante et incertaine, le roi Louis XVI et sa famille sont internés (prise des Tuileries). C'est la fin de la monarchie française.
Le 19 août 1792, le marquis LaFayette est déclaré traître à la nation
 . Alors obligé de se réfugier à Liège, il sera capturé par les Prussiens puis les Autrichiens, gardé prisonnier à Olmutz, en dépit des interventions de sa femme et des États-Unis.
 Sa libération sera obtenue par Napoléon au traité de CampoFormio en 1797. Le Directoire lui interdit cependant de rentrer en France.Il ne rentera qu'en Mars 1800,
après sa radiation de la liste des émigrés.

Entre 1802 et 1834 : le marquis libéral est l’une des rares personnes à s’opposer au titre de consul à vie de Napoléon ; et ne s’arrêta pas là puisqu’ en 1804, il vote contre le titred'Empereur. Avec Fouché, il participe à la déchéance de l'Empereur. La fin du Premier Empire l'incite à revenir sur le devant de la scène politique ; élu député de Seine-et-Marne lors des cents jours, il demande l'abdication de Napoléon 1er. Député de la Sarthe en octobre 1818, puis à nouveau de Seine et Marne en septembre 1819. Réélu député en novembre 1822, à Meaux, il est battu aux élections de 1823.

Lors de la révolution dite des Trois Glorieuses, en 1830, il retrouva sa popularité de l'année 1789, il retrouve (à près de 73 ans !) le commandement de la garde nationale. Le 31 juillet 1830, il accueille à l'Hôtel de ville de Paris le duc Louis-Philippe d'Orléans, qui est comme lui un noble libéral attaché à la Révolution. Il réussit à convaincre les insurgés parisiens de le porter sur le trône.
Le «Héros des Deux Mondes» meurt à 77 ans en pleine gloire en 1834.Ce n'est qu'après sa mort (1834) que l'on prit conscience vraiment de la place éminente qu'il tenait dans la vie du pays. Il eut des funérailles nationales, et, aux U.S.A le deuil fut porté pendant un mois pour honorer « la mort du dernier major-général de la guerre d’Indépendance ».

Texte de Seye A. (seconde lycée Douanier Rousseau).

13 juin 2010

La reine Marie-Antoinette

Marie Antoinette (par Marina V. classe de seconde Lycée Douanier Rousseau - Laval)

Avant la révolution:
Je suis née le 2 novembre 1755 au palais de Hofburg à Vienne en tant que quinzième
enfant et dernière fille de l'Empereur d'Allemagne, François Ier de Lorraine, et de
l'archiduchesse d'Autriche, Marie-Thérèse. On m'attribue le
nom de Maria Antonia Josepha Johanna Von Habsburg-
Lothrigen, archiduchesse d'Autriche.
Pendant mon enfance, ma mère ne s'occupe guère de moi, ce sont différentes
gouvernantes qui s'en charge entre et dans les différents
palais de ma famille. L'éducation que l'on me donne est basée
sur le paraître: la musique, la danse, le maintien. On ne
m'apprend aucunement la politique, les langues. A la cour
d'Autriche je parais déjà comme « délicieuse ». C'est
d'ailleurs dès ma plus tendre enfance que ma mère prévoit
déjà mes fiançailles. En effet, elle met le mariage de ses
enfants au profit de la politique. Mes noces doivent être le
couronnement de ce principe. C'est ainsi, que pour renforcer
les relations entre ma famille et la monarchie française, ma
mère entame à l'aide du duc de Choisel des négociations avec
la famille royale française. Ma mère parvient à son but, et
c'est en avril 1770, à l'âge de 14 ans que je quitte Vienne
épouser le Dauphin de France.
Selon la coutume, je dois me défaire de tout ce qui me rattachent
à mon ancien pays, aussi bien de mes amis, que de mon chien et
de mes vêtements.Dès à présent, tout ce qui ait en ma possession
doit être français. Le 17 avril, je renonce (officiellement) à tous
mes droits sur la couronne autrichienne. Le 16 mai, je me marie à
Louis XVI et devient alors Dauphine de France. Une grande fête
est organisée: bal, feux d'artifices, champagne. Je conquis
rapidement une partie de la cour grâce à mon éducation, mon
apparence est parfaite. Cependant j'ai beaucoup de mal à me plier
rapidement aux habitudes de celle-ci. A Versailles, peu d'intimité
m'est procurée, les partisans sont tout autour, je suis observée et
critiquée;je dois constamment faire bonne figure, même avec mes
ennemis comme la favorite du Roy, la comtesse du Barry.
Pendant un temps, je l'évite mais forcée par Louis XV, je suis
obligée de lui adresser quelques paroles devant la cour: je sors
humiliée de cet échange. En outre, j'entretiens une relation
épistolaire avec ma mère, via le Comte de Mercy-Argenteau
(ambassadeur d'Autriche à Paris) qui me fait aussi bien la
lecture des lettres, que m'informer sur la situation de la
France, à laquelle je ne prête guère attention. De plus, un
héritier m'est très vite demandé, ce que je ne peux procurer
au royaume à cause d'un mari distant et abonné aux partis de
chasse. Très vite, l'information se propage, on raconte même
que mon couple est stérile. Ce quotidien me lasse, je
m'entoure alors de jeunes aristocrates et prends part aux
festivités. Mais le 10 mai 1774, Louis XV meurt: je deviens
Reine de France et de Navarre. Je ne change cependant pas
d'attitude, et grâce à mon statut, je peux choisir mon
entourage: mes favoris sont la princesse de Lamballe, le duc
de Lauzun, le baron de Besenval, le duc de Coigny ainsi que
la comtesse de Polignac. De plus grâce à moi, la France
rayonne en matière de mode, de décoration. Pourtant dès
l'été 1777, beaucoup me critiquent, jugent que je coûte trop
cher, d'autant plus que je n'ai toujours pas donné d'héritier au
Royaume. Mais heureusement, le
19 décembre 1778 naît mon premier enfant, une petite fille
nommée Marie-Thérèse, dite « Madame Royale ».
Cette naissance rassure le Royaume sur la capacité de mon mariage,
mais les caricatures ne diminuent pas. Pour m'évader de cette
réalité, le Roi m'offre le petit Trianon, lieu privilégié de détente, où
je passe énormément de temps avec
mes favoris et Madame Royale. Là bas,
j'y fais édifié un théâtre où
j'aime me produire (souvent dans le
rôle de la servante). J'y ai
également construit un village
modèle. Ce lieu me rappelle
l'atmosphère que j'ai connu à
Vienne. Néanmoins je ne m'éloigne
pas complètement de Versailles, on
dit même que face à la faiblesse du Roy, je gouverne à sa place.
Mais comme le dit le baron Picher, je ne veux ni être dirigée ni
guidée. Le peuple et mes ennemis à la cour ne s'arrête pourtant
pas là, de plus en plus de rumeurs circulent à mon propos:
j'aurais eu différentes liaisons avec le comte d'Artois ou le
comte suédois Hans Axel de Fersen, on m'attribue même une
liaison avec une de mes favorites la comtesse de Polignac !
S'ajoute à cela, la mort de ma mère, dont je suis très atteinte,
elle étant un de mes uniques liens avec mon Autriche natale.

Dans cette atmosphère pesante, je mets enfin au monde l'héritier de France le 22 octobre 1781,
Louis Joseph Xavier François, puis le 27 mars 1785, le Duc de Normandie, Louis-Charles. Cette
même année, en juillet éclate « l'affaire du collier ». Je dois 1,6 million pour l'achat d'un collier
de diamants dont je ne connaissais pas l'existence avant que l'on me réclame cette somme. C'est
en faite le Cardinal Rohan, un de mes prétendant que j'ignore et repousse qui l'a acheté à mon
nom. Le Roy, sachant mon innoncence,
fait arrêté ce cardinal: il est jugé puis
innoncenté. En effet, le cardinal s'est
laissé manipulé par la comtesse de La
Motte qui se dit être ma cousine: contre
l'achat du collier, il aurait la possibilité
d'être intime avec moi. Le cardinal a obéi
à la comtesse, et celle-ci lui a présenté
une commédienne me ressemblant
comme une jumelle. La comtesse,
déclarée coupable est condamnée.
Malgré mon innoncence prouvée, le
peuple me discrédite suite à cette affaire,
je suis entièrement détestée de lui. A
partir de ce moment-là, je deviens le premier ennemi du peuple, et moi seule, la Reine, suis
accusée de tous les maux du pays: aussi bien des mauvaises récoltes que des failles budgétaires
ou encore de la politique anti-parlementaire de mon époux. De plus à cette même époque, je
donne naissance en 1786 à ma deuxième fille Sophie-Béatrice, qui mourra 11 mois plus tard. A
cette suite de drames, je limite mes dépenses face à mon nouveau surnom «Madame Déficit»
jusqu'à déplaire à mes favoris. Mon mari et mes enfants restants sont mon seul refuge.

Durant la révolution:
Le 5 mai 1789 a lieu l'ouverture des états généraux.
On m'accuse et critique mon amour pour le petit Trianon: «une
imitation puérile de la nature». En outre, le 9 juin, le
Dauphin meurt, il faut économiser les caisses de l'Etat, le
cérémonial de Saint-Denis est sacrifié. Cet événement et les
récents faits politiques, ne me permettent pas de faire mon
deuil convenablement. Ceci influence peut-être le fait que je
refuse totalement une quelconque Nouvelle Nation, certains
diront que c'est parce que je suis de nature très orgueilleuse.
Le 14 juillet, la Bastille tombe. Depuis, un cahier circulant dans
Paris met à prix la tête de mes favoris, et même la mienne car
on m'inculpe de vouloir faire sauter l'Assemblée et donner la
troupe sur Paris, ceci à cause de mes origines que je ne cache
pas, on m'appelle «l'Autrichienne». Je décide alors de brûler mes papiers, rassembler mes
diamants et essayer de convaincre le Roy de quitter Paris. Par ailleurs, les contrerévolutionnaires
me soutiennent et viennent m'acclamer lors d'un banquet le 1er octobre, les
cocardes blanches marchent sur les tricolores: le tout Paris bouillonne. Quatre jours plus tard,
un groupe majoritairement composé de femmes allant à Versailles, réclame du pain. On
m'attribue alors cette cynique expression «S'ils n'ont pas de pain, ils n'ont qu'à manger
de la brioche». Lorsqu'au même jour, mon époux revient de la chasse, il hésite entre plusieurs
options pour faire face à cette manifestation. Le temps s'écoule, une délégation de femmes entre
à Versailles. En fin de soirée, le marquis de La Fayette qui est arrivé à la tête de sa Garde
Nationale au même moment que les manifestants nous assure que nous sommes en sécurité.
Cependant, le lendemain matin, des hommes armés avec leurs piques entrent dans le château,
tuent deux gardes pour enfin transpercer mon lit que j'ai juste quitté. Je
me rends compte très vite, que c'est toute la foule armée qui est entrée dans la cours: elle me
réclame, moi, allant seule me présenter devant eux au balcon de marbre. Accompagnés de La
Fayette et des manifestants qui ne sont pas à court d'injures, ma famille et moi sommes obligés
de rejoindre les Tuileries pour y être retenus. Je veux alors faire appel aux rois étrangers qui sont
les mieux placés pour comprendre notre situation, mais le Roi d'Espagne Charles IV ne
s'inquiète pas à notre sujet, et mon frère Joseph II,
Empereur Prusse meurt le 20 février 1790. Quant à La
Fayette il me conseille de demander le divorce, ce que
je ne fais pas bien entendu. Je suis de plus en plus
seule lors de cette année, mon conseiller Mercy-
Argenteau avec lequel je garde contact est envoyé au
Pays-Bas et mon autre frère Léopold II qui prend la
place de Joseph ne me soutient pas, il me pousse
même à accepter la Nouvelle Constitution imposée
par les Français. Sommes toutes, une solution
provisoire, la fuite, nous est proposée par Breteuil:
quitter Paris pour rejoindre Montmédy près de la
frontière. Mais cette évasion échoue, nous sommes
très vite arrêtés à Varennes-en-Argonnes, le 20 juin
1791. En effet, il est bien entendu que le tout paris
s'aperçoit de l'absence de ma famille. De plus en
dehors de la capitale, nous ne nous cachons pas. C'est
à Varennes qu'un maître de poste reconnaît mon
mari. Un long temps de réaction se fait part, assez
long que pour que la foule se rassemble. Nous sommes
alors ramenés à Paris sous les menaces. La Fayette pour de vagues raisons fait croire que nous
avons été enlevés par des contre-révolutionnaires. La nuit suivante, mes cheveux sont devenus
blancs. Plus tard, je refuse l'aide de La Fayette, Mirabeau ou Dumouriez, face à la monarchie
contitutionnelle. En outre, je commence une relation épisolaire secrète avec Barnave, Duport et
Lameth qui essaient de persuader mon mari d'accepter son rôle de monarque constitutionnel.
Etant moi-même contre cette constitution, ce n'est qu'un stratagème de ma part il faut «les
Illustration 8: Marie Antoinette vers 1793
par Alexandre Kucharski.
endormir et [...] leur donner confiance [...] pour les mieux déjouer après»(lettre de la
Reine à Mercy). La constitution est acceptée par le Roy le 13 septembre 1791, le 30 l'Assemblée
constituante se dissout pour laisser place à l'Assemblée législative. En outre, la guerre est bientôt
présente sur toutes les frontières, avec l'Autriche en principal attaquant. Comme à son habitude,
le peuple me prend comme principale responsable, je voudrais faire baignée la capitale dans le
sang, on m'appelle alors «Madame Veto» ou on m'insulte de «monstre femelle». La guerre
est imminente avec la Prusse et est déclarée en avril 1792 par la France, dans l'espoir que
l'ennemi gagne et sauve ma famille. Parallèlement, le 10 août commence la Terreur. Les
Tuileries sont prises d'assaut: les gardes sont massacrés et ma famille doit se réfugier à
l'Assemblée qui décide une suspension provisoire. Nous sommes contraints d'aller à la Prison du
Temple. En septembre, de nombreux contre-révolutionnaires, nobles et gens de la cour sont
massacrés. Je ne vois pas directement ces meurtres de ma cellule
mais en aperçois: à mon plus grand regret, je vois la tête de la princesse de Lamballe une de mes
plus proches amis, au bout d'un piqué. La malheureuse a été démembrée non sans douleur, ces
morceaux sont balladés dans Paris, en guise de symbole. Ma
famille est déclarée otage par la Convention. Cette dernière,
vote à une voix près la mort de mon cher époux: Louis XVI
dernier Roy de France est exécuté le 21 janvier 1793. Le 27
mars, la Convention évoque mon cas. Le 13 juillet, je suis
séparée de mon fils restant, puis le 2 août de Madame Royale
et de ma belle-soeur Elisabeth. Le même jour je suis
emmenée à la Conciergerie, où j'ai apparemment développé
un cancer. Le samedi 12 octobre 1793, entourée de deux
gendarmes et d'un huissier je gagne la salle d'audience du
Tribunal révolutionnaire pour un interrogatoire secret. Je
m'assois sur une banquette devant le bureau du président
Martial Joseph Armand Herman qui a pour rôle juge
d'instruction. Ce dernier me demande mes informations
personnelles auxquelles je réponds:«Marie-Antoinette de
Lorraine d'Autriche, âgée de 37 ans, veuve du roi de
France». Il me questionne, m'accuse d'avoir été trop proche
avec l'Autriche, d'avoir fait des dépenses trop excessives et
surtout d'avoir eu une influence néfaste sur le Roy. A tout
cela je réponds avec lucidité et esprit. Le lundi suivant, le 14 octobre, a lieu mon procès. De
nombreux gens se sont rassemblés dans le tribunal révolutionnaire pour y assister. Je suis
conduite sur dans un fauteuil sur une petit estrade pour que l'assemblée me voit correctement.
En face de moi sont assis Armand Herman, entouré de ses assesseurs, Étienne Foucault, Joseph
Donzé de Verteuil, et Marie Joseph Emmanuel Lanne. Dans un coin sombre est assis Fouquier-
Tinville, l'accusateur public. Rapidement je me rends compte que ce dernier a un dossier
d'accusation très incomplet. C'est pour cela que très vite, il trouve une ruse: il m'accuse devant
toute l'assemblée d'avoir avec ma belle-soeur Elisabeth fait coucher Louis Charles, mon fils
entre nous deux, d'avoir eu des attouchements sur ce dernier. A cela je ne réponds rien, ce qui
n'échappe pas à Fouquier-Tinville. Je lui rétorque alors:«Si je n’ai pas répondu c’est que la
Illustration 9: Marie Antoinette vers
1793 par Alexandre Kucharski.
nature elle-même refuse de répondre à une telle accusation faite à une mère. J’en
appelle à toutes celles qui peuvent se trouver ici!». Pour la dernière fois l'assemblée
m'applaudit. Ce procès n'est que la réplique de mon interrogatoire secret avec Herman. En effet
après cette odieuse accusation, il soutient également que j'ai complenté contre la France avec
des puissances étrangères, je serais «l ’investigatrice principale de la trahison de Louis
Capet» (LouisXVI): on m'accuse de haute-trahison. L'humiliation n'en fini pas, Herman
continue: «Examen fait de toutes les pièces transmises par l ’accusateur public, il en
résulte qu’à l ’instar des Messaline, Frédégonde et Médicis, que l ’on qualifiait
autrefois de reines de France et dont les noms à jamais odieux ne s’effaceront pas des
fastes de l ’histoire, Marie-Antoinette, veuve de Louis Capet, a été, depuis son
séjour en France, le fléau et la sangsue des Français.» ; «la cause des troubles qui
agitent depuis quatre ans la nation et ont fait tant de malheureuses victimes.».
Accompagnant les accusateurs, des gens sont appelés à témoignés: leurs discours sont tous vides.
Je reste cependant plus digne que jamais devant ce «faux procès». A la fin, Herman rajoute:
Ne vous reste-t-il plus rien à ajouter pour votre
défense?» Je lui réponds alors «Hier, je ne
connaissais pas les témoins. J'ignorais ce qu'ils
allaient déposer. Eh bien, personne n'a articulé
contre moi aucun fait positif. Je finis en
observant que je n'étais que la femme de Louis
XVI, et qu'il fallait bien que je me
conformasse à ses volontés». Dès les premières
heures du 16 octobre, Fouquier-Tinville continue ses
accusations creuses. Mes deux avocats Tronçon-
Ducoudray et Chauveau- Lagarde m'ont été attribués.
Etant jeunes ainsi qu'inexpérimentés et surtout
n'ayant pas pris connaissance du dossier, doivent se
lancer dans des improvisations. Le premier aborde le
sujet des "ennemis sur l'intérieur" et le second parle
pendant deux heures "de la prétendue conspiration
avec les puissances étrangères". Leur plaidoirie n'est
pas retenue, et mes deux avocats se font arrêtés en plein procès. On me fait sortir de la salle.
S'ensuit la délibération des jurés qui répondent OUI aux quatre questions qui leur sont posées,
deux questions pour savoir si je suis coupable d'intelligence avec l'ennemi et deux autres pour
savoir si j'ai manoeuvrer contre la République. L'accusateur public demande la peine de mort.
Le président me demande alors si j'ai des réclamations à porter sur l'application des lois
invoquées par l'accusateur publique. Je hoche la tête négativement. Le président me condamne
Illustration 10: Le tribunal révolutionnaire
par Alphonse François.
alors: "Ladite Marie-Antoinette, dite Lorraine d'Autriche, veuve de Louis Capet, à
la peine de mort. Le présent jugement sera exécuté que la place de la Révolution,
imprimé et éffiché dans toute l'étendue de la République." Le jury rend donc son verdict
sans preuve, avec un dossier creux. Je quitte à quatre heures du atain la salle du tribunal
révolutionnaire. A la nouvelle, je rédige mon testament à ma belle-soeur: «Je viens d’être
condamnée, non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère
[...]Mon dieu ayez pitié de moi! Mes yeux n'ont plus de larmes pour pleurer pour vous mes pauvres enfants.
Adieu, Adieu!
Marie Antoinette "
Mon époux eu le droit à un carosse de la Conciergerie à la place de la Révolution. Moi, c'est les
mains liées, assise sur une charrette que je subit les les insultes, les sarcasmes et autres
humiliations lancés par la foule que je fais ce trajet, dignement. En montant sur l'échafaud, je
marche sur le pied du bourreau à qui je demande alors «pardon». Vers midi je suis exécutée.

Sources:
-http://www.rmn.fr/francais/decouvrir-l-histoire-de-l-art/quelques-themes/Les-grandes-figures/Marie-
Antoinette-1755-1793
-http://www.histoire-en-ligne.com/spip.php?article239
-http://www.linternaute.com/biographie/marie-antoinette-1/biographie/
-http://www.wikipédia.org/

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